De nombreuses familles comoriennes se transmettent, le plus souvent sous forme orale, une tradition d'appartenance à des patrilignages d'origine arabe hadrami remontant d'après les généalogies jusqu'au prophète Muhammad. Leurs membres, reconnus localement comme des sharifs (sharifu//mazarifu), appartiennent à des lignées qui, depuis l'Hadramawt, se sont installées au cours de l'histoire sur les diverses rives de l'océan Indien. Aux Comores, il s'agit des Âl Al-Ahdal et des Âl Bâ « Alawî, eux-mêmes représentés par de nombreuses lignes comme celles des Âl Al-Masîlâ et des Âl Al-Shaykh » Abû Bakr Ben Sâlim.
Cet ouvrage est la traduction en français d'un livre d'abord publié en arabe en 2001 sous le titre de Al Badr al Munîr fî dhikri qabâ'il wa sîrati Âl Banî 'Alawî fî djuzri al-Qamar. Il se présente sous la forme d'une généalogie commentée, qui évoque notamment le rôle politique de plusieurs membres de ces patrilignages - certains régnèrent sur les îles d'Anjouan, de Grande Comore et de Mohéli - et la transmission des savoirs islamiques à laquelle contribuèrent les savants religieux qui figurent parmi eux, ainsi que le rôle réformateur de la voie 'Alawiyya animée par les Âl Bâ 'Alawî. L'auteur a croisé les traditions recueillies dans l'île d'Anjouan et dans tout l'archipel avec des sources écrites, en particulier de nombreuses publications en arabe.