L'histoire des deux guerres mondiales a été profondément renouvelée
depuis une vingtaine d'années. Les processus de décision des milieux
dirigeants ont été décrits avec des outils d'analyse empruntés à d'autres
disciplines et replacés dans l'histoire des représentations collectives.
L'histoire de la violence, des combats vus «d'en bas», la question de
l'émergence d'une «culture de guerre», la mémoire des soldats ont permis
de comprendre combien l'on pouvait prolonger des tendances qui
naissent au cours de la Première Guerre mondiale jusqu'au second
conflit déclenché deux décennies plus tard. Tout aussi cruciales, la
confrontation entre les soldats et l'arrière comme l'étude des sorties de
guerre ont fait comprendre que les pays européens ne vivent pas la même
histoire dans l'entre-deux-guerres : les projets fascistes et totalitaires se
glissent dans les fractures mémorielles ou matérielles, plus importantes
au centre et à l'est de l'Europe qu'à l'ouest. La nouvelle guerre totale que
fut la Seconde Guerre mondiale fit des civils des cibles au même titre que
les combattants, processus qui prit une forme génocidaire.
Tous ces aspects sont ici traités par des historiens spécialistes des
deux conflits mondiaux et des régimes politiques qui en sont issus, dans
une approche plurielle des bouleversements majeurs qui ont façonné le
vingtième siècle.