Les Suisses au service de la France
Le mercenariat, contrairement à ce que l'on pourrait penser, est refusé par les Cantons suisses dès le XVe siècle. Pour « moraliser » la pratique, on invente un Service étranger, « destiné à canaliser et à discipliner l'ardeur guerrière d'une jeunesse qui ne trouvait pas de meilleur exutoire aux conditions de vie médiocres de son pays surpeuplé ».
Les Cantons signent des traités d'alliance avec les royaumes et les états voisins auxquels sont attachées des « capitulations militaires » au titre desquelles les Cantons fournissent des troupes. La contrepartie consiste en de juteux avantages commerciaux.
Notons que le roi de France ne peut engager ces « soldats capitulés » contre les états et principautés d'Allemagne, d'Italie ou contre l'Espagne. En effet, ces états alignent, eux aussi, des soldats du « Corps helvétique ».
Ce livre traite du dévouement des fantassins suisses pour la France, de la fin du grand siècle au début du XIXe. Fidèles jusqu'au sacrifice, ils ont combattu avec le même courage pour Louis XV, Louis XVI, la République, l'Empereur et Charles X, sous cet uniforme rouge qui les caractérise si bien.