À l'approche de l'élection présidentielle,
la gauche française saura-t-elle enfin
s'affranchir des tabous qui la corsètent ? Pour l'emporter en 2007
d'abord, et réussir au pouvoir ensuite, comblera-t-elle ce défaut de
lucidité qui l'a envoyée se fracasser sur le mur du réel le 21 avril 2002,
puis, de nouveau, le 29 mai 2005 ?
Depuis vingt ans, le monde change, la France bouge. Pas la gauche.
De Lionel Jospin à Laurent Fabius, en passant par Ségolène Royal ou
Dominique Strauss-Kahn, elle se vautre dans une pitoyable guerre des
chefs. Surtout, elle reste prisonnière d'une grille de lecture poussiéreuse,
brandit des références obsolètes, et se sert d'outils devenus inefficaces.
Au pouvoir, elle renonce aux vraies réformes et baisse les bras ; dans
l'opposition, elle se réfugie dans une confortable posture de refus sans
nuances, et ne mise que sur l'incompétence de la droite pour retourner
aux affaires. La gauche souffre d'un décalage croissant entre ses mots
et ses actes, entre le monde tel qu'il est et celui qu'elle croit percevoir.
Parce que cette fuite au royaume de l'imaginaire a anéanti sa capacité
à changer la vie, il est temps que la gauche française revienne dans le
monde réel.
Les Tabous de la gauche est l'essai lucide et sans concession d'un homme
de gauche en colère, déçu par la gauche, mais qui y croit toujours.