Les talons rouges
Juin 1789, l'Ancien Monde bascule, entraînant dans sa chute une partie de la France d'autrefois. Les Villemort forment une longue lignée d'aristocrates, un clan soudé par l'idée ancestrale de leur naissance supérieure, de leur sang pur, un sang dont précisément cette famille se délecte. Les Villemort, ces « talons rouges », sont aussi des vampires. Respectables mais assassins. Deux d'entre eux veulent échapper à l'ordre familial, renoncer au sang de la race pour se fondre dans la communauté des égaux. Ils sont les héros de cette fresque folle, ce roman oscillant entre le fantastique et le réel des journées révolutionnaires. Voici William, l'oncle revenu d'Amérique, qui a pris là-bas le goût de la liberté et épouse la cause des esclaves affranchis, s'entourant d'une garde couleur ébène. Voici Louis, le neveu exalté, beau, précipité dans l'action révolutionnaire, épris de Marie de Méricourt jusqu'à lui donner la vie éternelle. Comment échapper à la malédiction venue du fond des âges ? Comment renoncer à faire couler le sang quand le peuple républicain défile, assoiffé, appelant au sacrifice de ses ennemis ?
« Au petit matin, deux éplucheuses de pommes de terre du marché des Innocents retrouvent un homme allongé à terre, livide, déculotté et vidé de son sang. »