Fondé vers 1119 dans le contexte des croisades et supprimé en 1312 dans des conditions dramatiques, l'ordre du Temple a inspiré toute une mythologie aux racines multiples. Longtemps laissée en marge de la recherche, l'histoire du premier ordre religieux militaire a, au cours de ces trois dernières décennies, été entièrement renouvelée par une historiographie « désenclavée ». Si elles ont inspiré quelques articles spécialisés et si elles sont évoquées dans certaines synthèses concernant l'ordre, les activités guerrières des Templiers n'avaient pourtant pas encore suscité d'ouvrage spécifique. En abordant les méthodes et les diverses espaces de combat, l'architecture ou encore la « culture de guerre » de ces combattants qui faisaient profession de vie religieuse, c'est une approche globale qui est tentée ici.
« Ils vont au combat en ordre et sans bruit, ils désirent l'engagement plus que tout autre et avec plus de force ; ils sont les premiers à attaquer et les derniers à se replier, et ils attendent les ordres de leur maître avant d'agir. Lorsqu'ils décident que le moment est opportun pour engager le combat et que le son des trompes leur ordonne d'avancer, ils entonnent pieusement le psaume de David : Non, pas à nous Seigneurs, pas à nous, mais à ton nom donne la gloire (Ps. 115) ; ils couchent leur lance et chargent leur ennemi. Comme un seul corps, ils se ruent contre les rangs de l'adversaire. Ils ne cèdent jamais mais détruisent plutôt l'ennemi complètement ou meurent. »
Pèlerin anonyme
(c. 1160-1180)