La famille est présentée tantôt comme le dernier refuge des hommes et des femmes, dans un monde turbulent et imprévisible, tantôt comme une «?institution?» passéiste et délétère. Le célèbre cri d’André Gide dans Les Nourritures terrestres en 1927 : «?Familles je vous hais?», dénonce le repli sur soi, les bonheurs égoïstes, les «?foyers clos?» et les «?portes refermées?». La famille est également le creuset où s’exercent toutes sortes de vexations et de brutalités pouvant conduire à la mort d’un de ses membres.
Cet ouvrage a pour visée de s’attacher à la face sombre de la cellule familiale. Il s’arrête sur les transgressions, traite de la place, du rôle et des interactions entre victimes et auteurs, et enfin s’interroge sur la place des enfants et les violences qu’ils subissent. Pour mener à bien cette enquête, des disciplines variées sont ici convoquées. Les approches retenues, allant de la clinique à la démographie, de l’histoire au droit, de la caricature aux représentations théâtrales, permettent ainsi de saisir le phénomène complexe des violences en famille.