Contre l'image commune d'une passivité des victimes de la traite esclavagiste, l'imaginaire du marronnage nous rappelle que les Africains arrachés à leur continent par des Européens avides de profits ont multiplié les formes de résistance, allant de la fuite à l'insurrection armée. Cet ouvrage part en quête des traces textuelles de ce marronnage durant le siècle des Lumières. Devant
l'absence de slave narrative français, il se met à l'écoute d'une parole indirecte : que reste-t-il des gestes, des pensées
et des paroles des marrons dans les récits rédigés par des Européens entre 1730 et la Révolution ? Par quels relais,
au prix de quels dangers et de quelles trahisons peut-on faire entendre la voix des subalternes devenue inaudible ?