Yvonne Cazal étudie les épîtres farcies et les drames bilingues en France, de la fin du XIe à la fin du XIIIe siècle. La farciture de l'épître bilingue ne sert pas à traduire le latin pour le rendre compréhensible au peuple, mais les épîtres farcies apparaissent aux dates des tripudia, festivités profanes héritières des saturnales, qui risquaient d'attirer clercs et laïcs hors de l'église. Quant au drame bilingue, issus du trope, il articule les deux langues selon des principes stricts: la langue romane est la langue juxta rusticitatem, qui s'oppose à la langue des savants, le latin, dans laquelle seule est modelée, performativement, l'Ecriture.