L'espoir brisé
1936, les femmes et le Front populaire
Le Front populaire est une « embellie » porteuse de congés payés, de mixité, de démocratisation des loisirs et de diminution du temps de travail. Les femmes y tiennent une place inédite, au sein du gouvernement, dans les grèves ouvrières, les occupations d'usines mais aussi sur la route des vacances et dans les auberges de jeunesse. Un vent de liberté semble souffler sur leur histoire.
Pour la première fois. Léon Blum nomme des femmes sous-secrétaires d'État, alors même qu'elles n'ont pas acquis les droits de vote et d'éligibilité. Ces droits, le Front populaire ne les leur accordera pas. Les conventions collectives comme les accords salariaux entérinent les inégalités entre hommes et femmes, favorisant seulement les droits liés à la maternité et à la famille. Malgré des promotions par l'enseignement ou le barreau et la suppression de l'incapacité juridique des épouses, la déception des féministes est grande.
Louis-Pascal Jacquemond dresse un panorama vivant des femmes de toutes conditions sous le Front populaire. Il montre un bilan immédiat mitigé mais aussi, et surtout, l'apparition d'une nouvelle génération dont l'engagement se prolongera, quelques années plus tard, dans la Résistance.