«Kharitonov coud ses récits comme les Parques cousent les destins, lentement, opiniâtrement... Ce sont des exercices en existence, c'est-à-dire en survie. Survivre à l'envahissement du vide, à l'effacement du souvenir, au brouillage des signes du destin.
«Paumés heureux d'avoir tout largué, nouveaux riches en survie dangereuse, partouzes dans de riches datchas ou de fétides sous-sols, carrières fulgurantes à la télévision, studios de cinéma à l'abandon où l'on envoie un nouveau metteur en scène remplacer au pied levé celui qui a tout laissé en plan... Savons-nous dans les studios de Kharitonov si le ciel au-dessus de nous est le vrai ou un pavillon de décor ? si l'esprit de Pouchkine qui vient frapper est le bon ou le faux ? et si nous sommes encore vivants, pour de bon ? La voix d'en haut annonce : «On rembobine !» Les ombres sur la caverne kharitonovienne se précipitent en sens inverse.»
Georges Nivat.
Né en 1937 à Jitomir,