Au moment où l'on s'inquiète de l'avenir de notre planète en s'interrogeant sur la validité des modèles climatologiques en présence, il paraît judicieux de jeter un regard rétrospectif sur la manière dont a été façonnée notre conception de la Terre depuis le début du XIXe siècle. Alors que le jeune Cuvier affine par étapes son interprétation catastrophiste de l'histoire de la Terre, celle-ci se précise peu à peu grâce aux progrès cumulatifs de la stratigraphie. La pétrographie suit un autre mode de progression car elle bénéficie de la mise au point de microscopes polarisants de qualité, puis de l'invention de dispositifs techniques permettant de préciser les caractères cristallographiques des minéraux des roches. Enfin, l'invention de la microsonde ouvre de nouveaux champs d'étude. Quant aux conceptions géodynamiques, elles sont perçues au contraire comme des théories concurrentes. Ainsi, à la "théorie des soulèvements", chère à Élie de Beaumont, succède celle d'Eduard Suess dans laquelle l'accent est mis sur les mouvements tangentiels. Celle-ci est bientôt remplacée par la conception mobiliste proposée par Alfred Wegener, elle-même réfutée par les géophysiciens. Enfin, la révolution de la "tectonique des plaques" apporte une vision rénovée de notre planète.
Ce livre est le fruit de l'activité du Comité français d'histoire de la géologie qui a suscité, sous forme de communications orales, l'ensemble des articles qui le composent.