Esthétique kantienne et esthétique hégélienne se présentent comme l'origine duale de l'esthétique, en tant que théorie de la sensibilité et philosophie de l'art. Tout semble les opposer. Pourtant le fil conducteur d'une analyse logique permet de saisir, entre elles, une filiation. Celle-ci se révèle à partir de l'actualisation esthétique de la table kantienne des concepts purs de l'entendement de la Première Critique, à travers les notions de désintéressement et de liberté esthétiques, d'universalité, de finalité et de nécessité esthétiques. De la même façon, c'est à partir de l'actualisation des catégories (forme, essence, matière, contenu, effectivité, possibilité, nécessité) et des principes de la Grande Logique que l'esthétique hégélienne se déploie en son autonomie. Quelles qu'on pu être les critiques formulées à l'encontre de l'esthétique de Hegel, cet enracinement logique de la compréhension du beau et de l'art ne réduit pas la valeur esthétique des Leçons d'esthétique.