Bibliothèque de droit public
Tome 281
La présente thèse fait l'hypothèse que l'analyse juridique doit permettre de dégager le sens des interventions culturelles de l'État. Par-delà l'extrême diversité des objets dont elles se saisissent, les règles qui composent le droit de l'action culturelle des pouvoirs publics présentent en effet des caractéristiques communes. Leur examen montre que les principes auxquels elles obéissent dessinent les contours d'une figure : celle de l'État culturel. La démonstration s'articule en deux temps. Il est d'abord montré par quels moyens juridiques les dispositifs classiques des interventions culturelles de l'État sont orientés pour renforcer la cohésion nationale : l'État produit des institutions dans le but de mettre les individus en contact avec la culture et de fédérer autour de celle-ci ; il protège dans le même temps les biens et agents indispensables à l'inscription de ces institutions dans la durée. Il est ensuite montré que les réformes de l'État et les modifications du droit applicable dans le secteur culturel n'ont pas vraiment fait plier la logique initiale : les formes juridiques de l'action sont certes plus nuancées, mais elles transforment l'État culturel plus qu'elles ne le remettent en cause.