Moins connues que les violentes critiques de ses écrits
politiques et de ses conspirations révolutionnaires,
L'Éternité par les astres de Louis-Auguste Blanqui propose
une réflexion poétique d'une étrange actualité.
Publié en 1872, écrit en prison où il fut longtemps
enfermé, ce texte qui imagine une éternité insolite par la
multiplication de mondes, a joué un rôle déterminant
dans la pensée de Walter Banjamin et - ce qui est le plus
étonnant - dans les fictions qui ont défini l'univers littéraire
de J.L. Borges et Bioy Casarès. Formulées comme
une «hypothèse astronomique», ces énigmatiques conjectures
scientifiques de Blanqui, plus que les insurrections
qu'il avait provoquées, rachètent le sens d'une «révolution»
qui atteint une vigueur inattendue.
Pour réaliser cette nouvelle édition, et suivant le même
procédé que l'auteur, Lisa Block de Behar est partie de la
première édition de février 1872, en tenant compte des
amendements et ajouts, ainsi que de la disposition différente
adoptée par Blanqui en prison pour la réorganiser,
quand il envisageait encore la possibilité de publier une
seconde édition. Parmi ces modifications, et en accord
avec ses instructions, elle a inclus un appendice manuscrit
intitulé «Sur l'enseignement de la cosmographie», jamais
publié jusqu'à présent.