La rayure et les étoffes rayées sont longtemps
restées en Occident des marques d'exclusion ou
d'infamie. En furent notamment vêtus tous ceux
qui se situaient aux marges de la société chrétienne
ou bien en dehors : jongleurs, musiciens,
bouffons, bourreaux, prostituées, condamnés,
hérétiques, juifs, musulmans ainsi que, dans les
images, le Diable et toutes ses créatures. Sans faire
disparaître ces rayures très négatives, l'époque
romantique voit apparaître une nouvelle forme de
rayures, positives et liées aux idées nouvelles de
liberté, de jeunesse et de progrès. Dans les sociétés
contemporaines, ces deux types de rayures cohabitent
: celles des vêtements de prisonniers, de la
pègre, des lieux dangereux et celles du jeu, du
sport, de l'hygiène et de la plage.