Tout existant est contingent. Or, s'il n'y avait que du contingent, il n'y aurait
rien. Donc le contingent implique l'absolu. L'exister est nécessaire, mais les
existants contingents pourraient ne pas exister. La proposition ouvre sur
une alternative fondamentale. Une branche est celle du Devenir, où l'absolu
est le devenir perpétuel et le contingent l'ensemble en devenir de devenants
éphémères.
L'autre branche est celle de l'Être, où l'exister nécessaire est ontologiquement
séparé des existants contingents, selon deux modes radicalement distincts.
Dans le mode contingent, l'Être est transcendant aux étants et le Créateur de
créatures. Dans le mode nécessaire, l'Être inhabite des étants transitoires.
L'Être peut être conçu comme transcendant ou immanent.
La métaphysique du Devenir fonde en raison une fin dernière, le bonheur,
gagné par la voie séculière des sagesses. Celle de l'Être la définit comme
béatitude, poursuivie par la voie numineuse des religions. La science de
l'éthique peut dès lors prendre appui sur le Devenir, au fondement des
sagesses de la Chine, de l'Inde, de la Grèce, et sur l'Être.