Deux semaines après l'assassinat de Samuel Paty. François Héran publiait dans La Vie des idées une « lettre aux professeurs ». Ce texte beaucoup circulé, et suscité quelques vives réactions, l'auteur eu développe ici les arguments. Les caricatures qui désacralisent le religieux sont-elles sacrées ? La diffusion des caricatures est-elle indépendante de l'État ? Comment la libellé de conscience et la liberté d'expression, ces « tours jumelles », ont-elles évolué depuis 1789 ? Peut-on outrager les croyances sans outrager les croyants ? Qu'en est-il au sein des établissements scolaires ?
Dans son hommage à Samuel Paty, Emmanuel Macron défendait les caricatures, tout en appelant à revoir renseignement de l'Histoire, à combattre les discriminations, à pratiquer le respect mutuel. François Héran le prend au mot et s'attaque, avec des arguments percutants, à ceux qui nient l'existence de l'islamophobie, du racisme structurel et des discriminations systémiques. C'est dans ce déni que se loge la véritable cancel culture, note-t-il avec malice.
Implacable et vif pédagogique et précis, cet essai récuse les tentations extrêmes. Sa méthode : mettre en balance les grands principes avec discernement. Sa philosophie : recréer le lien social autour de la règle d'or du respect réciproque.