Aux yeux de ses contemporains, Edgar Degas a pu passer pour un peintre renfermé et sauvage, un être abrupt, aux répliques redoutables cette réputation plaisait au maître de l'impressionnisme, il l'entretint toute sa vie. Le degas que l'on découvre au fil de ces deux cent cinquante lettres est bien différent ; c'est, sous un triple éclairage, l'artiste, l'ami, l'homme intime. L'artiste rivé à son double défi : une précision toujours plus grande mariée à une invention toujours plus souveraine, capable de faire quinze heures de train pour serrer une main en deuil ; l'homme ému par la beauté des femmes et la grâce des danseuses.
Dans ces lettres, Degas peint son autoportrait. C'est le quotidien d'un génie, de ses humeurs paradoxales : "je suis triste, quoique gai, ou le contraire."