Les cinquante-neuf lettres envoyées par Guy Debord à
Marcel Mariën, entre octobre 1954 et juillet 1957,
marquent tout à la fois l'intensité et l'importance des
rapports qui existèrent entre l'Internationale lettriste et
le groupe surréaliste bruxellois. L'aspect plus connu en
est sans doute la participation de Debord à la revue de
Mariën, Les Lèvres nues, où il publia ses premiers textes
d'importance : «Introduction à une critique de la géographie
urbaine», «Mode d'emploi du détournement»,
«Théorie de la dérive». Mais ces lettres rappellent qu'ils
ne s'y limitèrent pas : de canular en tract ou en ordre de
boycott, elles déroulent le détail d'une collaboration
multiforme. Elles constituent à ce titre un document de
premier ordre sur la pensée et l'activité de Debord au
cours des années qui précédèrent la fondation de l'Internationale
situationniste.
En plus de rassembler pour la première fois en volume
séparé les lettres déjà connues, cette édition en propose
cinq inédites, retrouvées dans les archives de Mariën.
Une introduction et un appareil de notes en éclairent le
sens et les enjeux.