Parler de l’amitié franco-allemande dans une Europe en guerre ne peut s’effectuer aux yeux de l’auteur d’une position purement théorique ou institutionnelle. S’y mêlent, pour l’auteur, les sentiments qui accompagnent une amitié singulière avec un citoyen allemand ayant quitté la RDA un 16 février 1953 avec ses parents vers Staaken, le point de passage avec Berlin Ouest.
Cette correspondance de neuf lettres a été rendue possible par un jumelage entre nos deux villes et la volonté de mon ami de découvrir la langue française. Le Franco-Allemand passe aussi par des rencontres personnelles loin, si possible, du formalisme d’usage. Ce dernier peut figer ce qui doit rester vivant entre les deux pays. Mon ami Gü a vécu l’exil et l’auteur un autre exil. Ces lettres interrogent les notions de frontières, de patrie, de nationalisme et finalement d’Europe. La figure de Hölderlin, point de fédération et de rassemblement pour l’un comme pour l’autre, tient un rôle peu commun dans cette amitié.