Ressentir, s'émouvoir, agir en fonction des événements est-il le propre de l'homme ? L'éthologie prouve, chaque jour davantage, combien le fossé que nous avons creusé entre nous et le monde animal mérite d'être comblé au fil des découvertes. L'animal se sert de l'outil, il sait rire, tricher, établir des stratégies. Il peut faire l'amour par plaisir, témoigner de la compassion sans arrière-pensée, soigner, adopter ou se sacrifier dans l'intérêt général (...)
En attendant, l'indifférence à son égard s'apparente à un crime contre l'humanité, tant il est évident que nous ne saurions nous passer de son existence.
De nombreuses voix se sont déjà élevées pour défendre la cause animalière, mais rarement les animaux avaient pris la parole. Il fallait que le cochon raconte son périple jusqu'à notre assiette - s'il n'est pas victime de la « cloison thérapie » : jeté contre un mur à sa naissance car jugé trop faible -, que la tortue explique à ceux qui balancent des sacs en plastique dans la mer ce que c'est d'agoniser d'une occlusion intestinale, que le lévrier dise à son maître qu'il ne veut pas mourir par strangulation le jour où il aura perdu une chasse et son maître du prestige...
Cochon, tortue, lévrier, lapin, requin, ortolan, ils sont 16 à s'exprimer à tour de rôle. Si des initiatives positives ont adouci la vie de certains d'entre eux, le rapport le plus souvent violent de l'homme à l'animal n'en reste pas moins inacceptable.
Dans ce plaidoyer hors norme, Allain Bougrain Dubourg nous invite à considérer les animaux, nos voisins de planète, avec respect.