À l'heure des attentats, ces lettres d'un athée portent la conviction que le dialogue entre ceux qui croient au ciel et ceux qui n'y croient pas reste ouvert, à la condition de ne pas oublier qu'en démocratie, le respect est dû aux personnes, pas à leur foi, leurs idéologies, leurs représentations du monde, leurs utopies.
Les religions ne sauraient rester, elles seules, hors du champ de la critique, comme le rappelle Boualem Sensal à propos de l'islam. Or, la demande des intégristes catholiques de créer un délit de blasphème, comme celle des musulmans qui protestent contre les caricatures, montre à quel point le ver est dans le fruit. Parce que le sacré des uns n'est pas celui des autres et qu'il n'en est pas d'universel, le sacrilège n'existe que dans la tête des censeurs. Quand les religions entendent imposer leurs injonctions et leurs interdits, on entre dans l'apartheid, elles portent en elles la guerre des communautés.
Ainsi, ce plaidoyer pour la laïcité souligne-t-il qu'il n'est pas de frères de race ou de religion, seulement des frères d'humanité. Car la fraternité est universelle, sinon elle ne recouvre qu'une solidarité de clan, de tribu, une solidarité de meute.