Tout au long de son existence, et singulièrement de sa
carrière politique, Georges Pompidou a observé une
extrême pudeur, s'attachant à ne jamais extérioriser ses
états d'âme. Régulièrement, cet homme de l'écrit s'est pourtant
confié à divers correspondants, a pris des notes en forme de
«choses vues», brossé enfin, à la fin de sa vie, des portraits des
principaux acteurs de la vie publique, en particulier le général de
Gaulle, François Mitterrand, Jacques Chaban-Delmas.
L'ensemble de ces textes compose un document exceptionnel,
le seul de ce genre concernant un chef d'État français contemporain.
À travers une importante et surprenante correspondance avec un
ami de jeunesse, Robert Pujol, on suit l'évolution intellectuelle et
politique du jeune agrégé normalien, du socialisme au gaullisme.
D'autres documents de la main de Georges Pompidou projettent
un éclairage nouveau sur les négociations secrètes avec le FLN
algérien, dont il fut chargé au début des années 60, l'évolution
de ses relations avec le Général, les conditions dans lesquelles
il fut amené à lui succéder un an après les événements de mai
1968. En contrepoint apparaît aussi le courage du deuxième
président de la Ve République face à la maladie qui l'emporta le
2 avril 1974, après cinq ans de mandat.