Lettres, II
L'oeuvre de Schopenhauer reste en France encore largement méconnue. Disséminée en de multiples opuscules de philosophie digeste
et d'aphorismes divertissants, elle a ainsi vu son unité malmenée
au gré des publications tronquées. La parution d'une traduction inédite du Monde comme volonté et représentation dans cette même collection (Folio Essais nos 522 et 523) a déjà offert l'occasion de
reporter l'attention sur l'entreprise proprement philosophique de
Schopenhauer, sur l'intention fondatrice qui unit tous ces développements éparpillés au gré des découpages éditoriaux.
Les Lettres qui vont de 1803 à quelques semaines avant sa
mort en 1860 permettent de mettre en perspective les écrits de
Schopenhauer, l'unité de son oeuvre forgée au cours des années,
mais aussi les incompréhensions auxquelles il s'est heurté, les
malentendus qu'il a dû dissiper. Au fil des ans s'observe la diversité
des thèmes et des correspondants à proportion de la gloire et de
l'influence ascendante du maître de Nietzsche, particulièrement
sur ces disciples qu'il ne craint pas d'appeler ses « apôtres » et ses
« évangélistes ».