Les grandes phases de transformation des sociétés s'accompagnent de transformations
parallèles dans les systèmes de communication sociale - ce que nous
appelons les médias. La première «révolution des médias» est, en Occident,
celle de l'invention de l'imprimerie par Gutenberg, au milieu du XVe siècle.
Cet ouvrage montre comment l'accroissement des besoins en documents écrits
fait s'engager, dès les XIIe et XIIIe siècles, des logiques de changement qui culmineront
avec Gutenberg. Le XVe siècle est le «temps des start-up» : des capitalistes
investissent dans la recherche-développement pour mettre au point et
exploiter des techniques innovantes, parmi lesquelles l'imprimerie.
Puis sont évoqués les principaux traits de cette première révolution des
médias» : essor de la technique, organisation du champ littéraire moderne,
développement de la surveillance et de la censure et invention du processus
même de la médiatisation.
Cette relecture de la révolution gutenbergienne permet non seulement de
mieux comprendre un certain nombre de problèmes relatifs à l'histoire culturelle
du monde occidental, mais elle introduit aussi à de nombreuses comparaisons
avec les phénomènes les plus contemporains.