«Le retour en force du conservatisme
religieux, la fièvre identitaire associée au
repli communautaire ainsi que la persistance
de la guerre en Palestine me font
craindre d'être embrigadé, au nom de mon
nom, dans des causes qui ne sont pas les
miennes et, par mon silence, d'attenter à
ma liberté.
Me voilà juif. Pas par la religion, ni
par les usages. Est-ce par la race ou bien
seulement par la grâce de mon nom,
transmis intact par mon père ? En tout cas
je suis juif aux yeux des autres mais, à mes
yeux dont le regard ne m'importe pas
moins, moi qui ne pratique aucune religion,
ne respecte aucune tradition, ne fais partie
d'aucun groupe, d'aucune coterie, d'aucun
réseau, dans quel sens suis-je juif ?»