« Non, la langue littéraire n'est pas morte ! » À partir d'un vaste corpus de récits d'écrivains modernes et contemporains, Cécile Narjoux s'est penchée sur l'actualité et la vivacité dans les fictions contemporaines de la notion de « langue littéraire », réputée morte ou disparue depuis Flaubert. L'examen, dans ces oeuvres, de quatre grands pôles langagiers - les temps verbaux, la phrase, le lexique et l'énonciation - révèle l'influence formelle des écritures du XXe siècle sur celles de notre nouveau siècle. Est donc renouvelé le réservoir formel de la langue littéraire, que l'on peut envisager comme inépuisable. Le récit de fiction contemporain donne ainsi à lire une double expérience du temps : expérience du temps dans la langue (la mémoire des formes passées) et expérience du temps par la langue (d'où procède la mise en fiction), et c'est à un voyage dans le temps littéraire, au travers de ses choix formels, qu'il convie le lecteur.