Les deux «adversaires» ici en présence témoignent,
dans le débat d'idées, de deux visions irréconciliables.
Tout, dans leurs prises de positions respectives, les sépare :
Alain Badiou comme penseur d'un communisme renouvelé ;
Alain Finkielkraut comme observateur désolé de la perte
des valeurs. La conversation passionnée qui a résulté de
leur récente rencontre - à l'initiative de Aude Lancelin -
prend souvent la tournure très vive d'une «explication»,
aussi bien à propos du débat sur l'identité nationale, du
judaïsme et d'Israël, de Mai 68, que du retour en grâce de
l'idée du communisme. Mais le présent volume ne se réduit
pas à la somme de leurs désaccords. Car ni l'un ni l'autre
ne se satisfont, en définitive, de l'état de notre société ni
de la direction que ses représentants politiques s'obstinent
à lui faire prendre. Si leurs voix fortes et distinctes adoptent,
un moment, une tonalité presque semblable, c'est sur ce
seul point.