Des amateurs, habitants du Fossé rhodanien au cours des XVI-XVIII siècles, curieux de toutes les choses de la nature y compris de celles qui relèveront plus tard des sciences de la Terre, allant parfois bien au-delà du plaisir de la découverte, cherchèrent déjà à ordonner leurs observations, à comprendre l'origine et l'enchaînement des phénomènes.
La science géologique s'est structurée et a pris son essor à partir du premier tiers du XIXe siècle.
Les cartes géologiques départementales, trop différentes les unes des autres, laissèrent la place aux cartes à 1/80 000 qui couvrirent l'intégralité du Fossé rhodanien avant 1908. Les premiers découvreurs ne purent en étudier que les dépôts superficiels, ce qui n'apportait que peu d'éléments à la connaissance de la structure et des périodes anciennes : c'est pourquoi
ils privilégiaient l'analyse des témoins qui subsistent en bordure du Fossé rhodanien et la comparaison avec les chaînes ou massifs limitrophes.
Le XXe siècle fut celui de l'approfondissement des connaissances : les sciences de la Terre
acquirent alors leur maturité tout en éclatant en de multiples domaines spécialisés, nouveaux pour la plupart. La géologie profonde du Fossé rhodanien fut désormais reconnue grâce aux techniques géophysiques et aux sondages profonds. La cartographie franchit une étape considérable avec la couverture à 1/50 000. Le Fossé rhodanien étant un chapelet de bassins plus ou moins subsidents, séparés par des seuils, aucune évolution d'ensemble ne s'imposant, ce livre suit les explorations région par région, seule façon de mettre en évidence l'apport de tous les chercheurs, ainsi que l'évolution de leurs idées, avant qu'ils ne les intègrent dans les synthèses à l'échelle de l'Europe et de la Méditerranée.
Il fallait que les phénomènes fluviatiles, glaciaires, et fluviomarins caractérisant la période dite Quaternaire bénéficient d'un chapitre particulier, d'abord parce que les formations de cet âge couvrent 80 % de la surface du Fossé rhodanien, ensuite en raison des controverses que leur étude a engendrées.
Plus de 300 auteurs ont été cités ou analysés, ce qui représente plus de 550 références bibliographiques. L'ouvrage comporte également plus de 100 illustrations et la localisation des 500 sites géographiques cités.