La crue des eaux retient à Cauterets, où ils
étaient en cure, dix dames et gentilshommes
qui décident de se divertir en racontant
chacun une histoire par jour : une histoire
qui n'est pas inventée, tantôt gaie, tantôt
grave, qui narre les aventures du désir, les
drames et les comédies de l'amour.
Dix récits par jour et pendant sept jours :
d'où le titre L'Heptaméron qui, en 1559,
fut donné au recueil inachevé de la reine
de Navarre, soeur de François Ier ; il aurait
dû comprendre dix journées, comme le
Décaméron de Boccace qui lui sert de
modèle.
Ici, la diversité de la parole et sa liberté aussi
bien que son humour nous enchantent. On
raconte, en effet, mais ensuite on devise, et
ce sont des conversations passionnées où
chacun commente ou conteste les récits,
médite sur la différence des sexes, les
désordres de la chair, le vice et la vertu, pour
finalement lever le voile des apparences et
mettre à nu le coeur humain.