L'Heptaméron, cette petite fabrique d'histoires, fait partie de
ces oeuvres qui, à tout moment de la lecture, offrent leur mode
d'emploi : les ressorts narratifs et discursifs y sont sans cesse
visibles, ostensiblement mis en avant, tandis que la «leçon»
que l'on est invité à retirer des nouvelles ou l'idéologie à
l'oeuvre dans les commentaires dialogués peuvent y atteindre
une rare complexité.
Se fondant sur quelques principes d'analyse empruntés à des
méthodologies structuralistes, le présent ouvrage entend
simplement permettre au lecteur de L'Heptaméron de mieux
comprendre certains de ses rouages, sans pour autant renoncer
au plaisir que procure «ce gentil livre pour son étoffe»,
selon le mot de Montaigne. En arrière-plan des analyses proposées
(la dynamique des dialogues, le Prologue, les nouvelles
de Cordeliers...), l'auteur tente de poser une question
qu'il voudrait plus large : comment, dans une même
démarche empirique, tenir compte et du savoir érudit sur
l'oeuvre, indispensable dans le cas présent pour suivre à peu
près correctement débats et nouvelles, et, tout à la fois, des
déterminants purement textuels, formes sémiotiques apparemment
abstraites et indépendantes de toute signification
a priori ?
Destiné en priorité aux candidats au CAPES et à l'Agrégation de
Lettres Modernes et de Lettres Classiques, cet ouvrage s'adresse
aussi à tous ceux qui s'intéressent à l'oeuvre de Marguerite de
Navarre et, d'une façon plus générale, à la littérature de la
Renaissance française.