L'histoire des idées bénéficie d'une pleine légitimité
universitaire dans les mondes anglo-américain et
germanique. Dans le monde de langue française
au contraire, c'est une sorte de terrain vague
où l'on aperçoit des passants, des squatters, des
occupants sans titre. On n'y rencontre guère en
tout cas de travaux de confrontation des méthodes
et présupposés de cette discipline répudiée par la
plupart des historiens «ordinaires».
Le présent ouvrage cherche à combler cette lacune.
Ni traité, ni manuel, il aborde un vaste ensemble
de questions, confronte les démarches des uns
et des autres, expose les termes de controverses
récurrentes. L'auteur y aborde la «vieille» question,
déclinée de cent façons, du rôle des idées dans
l'histoire.
Genre hybride, l'histoire des idées combine
historicisation et typologies, et opère sur le produit
de vastes enquêtes d'archives. Mais elle comporte
aussi, explicitement dans bien des cas, une intention
polémique jointe à un engagement personnel, la
présence d'un sujet qui interpelle ses contemporains
par passé interposé.