L'histoire dira si le sang des morts demeure vivant.
Jubelly Wea 1945-1989
Le 4 mai 1989, Jean-Marie Tjibaou et Yeiwene Yeiwene, deux dirigeants indépendantistes kanak, sont assassinés alors qu'ils participent aux commémorations de la prise d'otages d'Ouvéa qui a eu lieu un an auparavant. L'auteur des tirs est Jubelly Wea. Avant d'être abattu à son tour, il a le temps de s'écrier : « Les accords de Matignon-Oudinot sont morts ! Vive l'indépendance kanak socialiste ! » Mais qui était Jubelly Wea ? Par quoi était-il animé ? Comment, au nom de la souveraineté, un militant fait-il basculer sa trajectoire coutumière, religieuse et politique en une trajectoire criminelle ? Pour comprendre l'homme et ses motivations profondes, Hamid Mokaddem est revenu aux sources. Il a écouté les témoins, questionné les archives, analysé les textes écrits en début de parcours par les protagonistes. Démêler finement ce qu'il s'est passé hier est un préalable indispensable pour saisir les enjeux contemporains de la Nouvelle-Calédonie et de son peuple.