Le paysage confessionnel et convictionnel de la France du début du XXIe siècle est marqué par une grande diversité : catholiques, agnostiques, athées, sunnites, bouddhistes, protestants, juifs, orthodoxes, hindous, autres groupes minoritaires issus du christianisme ou de l'islam... Cette réalité n'a fait son entrée que récemment dans le champ de l'histoire religieuse contemporaine. Celle-ci, longtemps marquée par une attention prioritaire au catholicisme, avec des sillons spécifiques tracés pour le judaïsme et le protestantisme, a connu un renouveau. C'est ce dont vient témoigner cet ouvrage, qui constitue la première grande synthèse portant sur la manière dont l'historiographie française a articulé religions, sécularisation et modernité.
À travers l'histoire d'une corporation ouverte à la fois à d'autres disciplines (sociologie, philosophie, théologie, anthropologie, droit) et à d'autres spécialités (histoire politique ou sociale et, plus récemment, histoire culturelle, histoire des femmes, histoire de la jeunesse ou histoire de la santé) se dessine un portrait de groupe au sein duquel des débats intéressant l'ensemble de la discipline historique ont été tenus. Si ses membres ne répondent pas à des profils homogènes, l'empreinte commune de leurs travaux est cependant significative dans le paysage de la recherche et son rayonnement déborde les frontières nationales.