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Chef de cabinet de Marcel Déat, collaborateur notoire, Georges Albertini refusa catégoriquement, à la Libération, malgré la gravité des faits qui pourraient lui être reprochés, de quitter Paris et de se joindre aux émigrés de Sigmaringen. Ce qui en dit long sur sa personnalité. Ancien socialiste, pacifiste convaincu cet homme fluet avait toujours eu un goût particulier pour noter et archiver toutes ses rencontres. Déjà à l’époque, chacun s’interrogea sur le sort des fameux « papiers » d’Albertini, brûlés selon ses amis, pieusement conservés selon certains. Est-ce pour cela qu’il bénéficia, lors de son procès, d’une extrême clémence : cinq ans de travaux forcés alors que d’autres subirent le peloton d’exécution ? Sa peine purgée, il participe alors à toutes les croisades anticommunistes et fonde, avec Boris Souvarine, les célèbres cahiers Ouest-Est. Réduit au silence en raison de ses activités sous l’Occupation, il n’en devient pas moins l’éminence grise, très appréciée, d’hommes d’État aussi différents que Vincent Auriol, Edgar Faure, Guy Mollet et Georges Pompidou. Il ne manque pas ensuite d’influencer certains éléments de la nouvelle classe politique française : Marie-France Garaud, Jacques Chirac, Alain Madelin, etc. Et là commence la légende de cet homme de l’ombre.