Nicolas Jaeger, médecin et alpiniste surdoué, explora la haute altitude. Jusqu'à s'y perdre...
Il était médecin, major de sa promotion de guides, l'un des plus brillants alpinistes de sa génération. En 1978, Nicolas Jaeger fut l'un des trois premiers Français à fouler le sommet de l'Everest. Mais plutôt que de cueillir les lauriers de la gloire, il partit en Amérique latine planter sa tente au sommet du Huascaran, à 6700 mètres d'altitude : le docteur Jaeger voulait prouver à la médecine et à l'alpinisme que ses très longs séjours dans l'oxygène rare lui apportaient une " superacclimatation " et lui donneraient la clé d'exploits inédits en haute altitude. Il partit en solitaire vers l'immense face sud du Lhotse et disparut à jamais.
Jaeger, figure énigmatique et pudique, ne se dévoilait qu'à demi dans ses Carnets de solitude rédigés en fumant un paquet de Gitanes par jour pendant son séjour solitaire de deux mois au sommet du Huascaran. Virginie Troussier remonte le cours de sa vie et de ses pensées pour comprendre ce qui le jette, à 33 ans, vers la paroi la plus dure du monde, où sa trace se perd à près de 8000 mètres d'altitude.
Virginie Troussier est l'autrice du remarqué Et au milieu de l'été un invincible hiver, où elle explorait les pensées intimes de sept hommes confrontés à la " tempête parfaite " dans le massif du Mont-Blanc. Enquêtant sur les derniers jours de Nicolas Jaeger, elle a recueilli les souvenirs de sa fille, qui avait 12 ans lors de la disparition de son père et lui a ouvert ses archives.