Au XVIe siècle, l'hymne poétique est, en France, l'objet d'une authentique « réinvention », dans un dialogue constant avec la double tradition du genre, chrétienne (latine) et païenne (grecque). Forme supérieure de la louange de Dieu - et de son action dans le monde - l'hymne permet tout particulièrement d'exprimer les espoirs et les inquiétudes d'un temps de crise : s'il a pour fonction de susciter la bienveillance du divin, de définir des valeurs collectives, de confirmer l'efficace d'une liturgie religieuse ou politique, d'offrir une vision ordonnée de l'univers, il reflète aussi la quête incessante et troublée des « signes » de la présence de Dieu - comme dans les Hymnes de Ronsard (1555-1556), expression la plus achevée de l'hymne français renaissant.