Il est impossible d'écrire une histoire complète de l'hypnose et de la psychologie clinique sans faire référence à Charcot et l'École de la Salpêtrière et à Bernheim et l'École de Nancy. Si on se réfère souvent à l'opposition au XIXe siècle entre ces deux écoles dans les textes généraux de psychologie, il faut avouer que nous savons peu de choses dans le détail sur les différends qui les ont opposées.
Au cours des années 1880 Jean-Martin Charcot (1825-1893) donna à voir les manifestations de l'inconscient chez des patientes hystériques dans les locaux de l'hôpital de la Salpêtrière. Il va décrire minutieusement les quatre phases du déroulement de la crise de grande hystérie puis s'engager dans des recherches qui utilisent l'hypnose comme technique expérimentale pour l'étude de la névrose hystérique.
En opposition aux conceptions de Charcot et de ses élèves, Hippolyte Bernheim (1840-1919) considère que la suggestion (toute idée acceptée par le cerveau) est la clef de toutes les manifestations de l'hypnotisme. L'état hypnotique, qui n'est pas une névrose et n'est pas particulier aux névrosés, n'est que l'oeuvre de la suggestion.