Liberté, égalité, discriminations
La France souffre-t-elle d'un excès de repentances et de guerres mémorielles ? A-t-elle le droit de « choisir » ses immigrés par origine géographique ? À ces questions, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a répondu oui, au nom de l'« identité nationale ».
L'enquête historique permet de répondre autrement : à deux moments de son histoire - en 1945 et en 1978-1980 - la France a été sur le point de fonder sa politique de l'immigration sur un critère ethnique, pour y renoncer finalement. En revanche, en matière de nationalité, des discriminations « ethniques » ont été pratiquées. Elles ont laissé des traces d'autant plus profondes que le principe d'égalité est au coeur de l'identification des Français à la République. C'est la raison pour laquelle le politique intervient dans le domaine mémoriel, non pour s'ériger en historien, mais pour réintégrer dans la nation des hommes et des femmes qui en ont été exclus.
Les trois essais de ce volume, précis et concrets, rigoureux et novateurs, sont une lecture incontournable pour tous ceux qui refusent l'usage politique de l'« identité nationale ».