Comme malgré lui, le narrateur suit le cours d'une fantaisie qui l'entraîne au loin. Elle le pousse d'abord à sortir de son lit, elle l'engage à se laver les dents pour mettre un peu de fraîcheur dans la bouche qu'il a pâteuse, à rejoindre Hélène, dont il serait peut-être amoureux si elle voyait bien tout le prix qu'il attache au baiser, mais elle ne voit pas. Et c'est la rupture. Alors commence, par la sage rencontre de Nouvelle Hélène, serveuse de restaurant, une pérégrination fantasque qui l'amènera aux rives de la Seine, où l'attend Judex, personnage étonnamment fort, vraie maman. Ainsi se poursuit le cours où s'affrontent bientôt les arrière-pensées de l'amour, les petites douleurs de l'individu, les Grands Courants Sociaux, et d'autres choses encore.
Ce premier roman d'un très jeune auteur se déroule avec la rapidité et la lucidité d'un éclair. On est pris. On n'a plus qu'à s'abandonner à la tension limpide d'une écriture qui coule de source, et qui tantôt nous fait rire, tantôt nous mène aux pièges de la plus sombre des réalités.