Les nombreux aspects de l’occidentalisation du Proche-Orient ont été étudiés par les historiens, les spécialistes des sciences politiques, les anthropologues et autres fidèles des sciences sociales. Un domaine cependant a échappé à leur attention : le monde de la bande dessinée. Même Muhammad Aziza dans son étude approfondie L’Image et l’Islam évite d’examiner ces narrations imagées. Cette omission est d’autant plus surprenante que Frantz Fanon dans Peau noire masques blancs les considère comme des agents majeurs de l’aliénation et de l’impérialisme culturels. La bande dessinée présente certainement un intérêt qui transcende le simple amusement, et ses implications idéologiques et politiques ont été amplement commentées.