Dans un monde inégal et turbulent, certains nous haïssent en raison de notre situation de peuples nantis, de notre arrogance, de notre richesse relative. Parmi ceux qui cultivent cette colère des faibles, qui l'exaltent et la diffusent, qui la soutiennent du poids de la ferveur religieuse, il y a la genèse du triangle de feu, la haine qu'ils nous portent, la combativité passionnelle et l'instinct suicidaire.
Dans cette nouvelle forme de guerre, il n'y a pas d'uniforme, pas de frontière, pas de croix-rouge ni de convention de Genève. On tue et on meurt, on meurt en tuant, sans matricule, sans voltigeur de pointe, sans signe visible d'identification, de rang hiérarchique ou de valeur militaire.
Nous sommes là sous le poids d'un risque colossal. La menace est considérable, neuve, déroutante. Il faut en prendre conscience et les censeurs doivent se résoudre à coopérer. Ce n'est pas tout de se donner, après coup, le rôle magique du vertueux qui condamne. Il faut s'associer à l'effort commun, accepter de faire face au danger qui pèse sur nos sociétés, participer à la responsabilité collective, taire pour un temps les critiques inutiles et rechercher ensemble toutes les solutions possibles pour annihiler le terrorisme international.