Dans l'exposé qui ouvre ce recueil, Daniel Bougnoux dévoile quelques concepts ou hypothèses où s'affirme un certain optimisme iconophile. Dans les deux autres conférences, émerge avec insistance la problématique de l'indice, de sa sémiologie errante, notamment à travers la photographie et la pratique surréaliste des collages. En le définissant comme l'enfance du signe, celle qui croit à l'efficacité et à la magie des images, particulièrement sensible dans les usages artistiques, religieux, politiques des images, l'auteur nous dit que la fonction-signe précède la parole et commence très « bas » dans l'enfance, parmi les traces, les odeurs, les comportements... Dans le monde foisonnant des images, entre les images-traces, les
images-icônes et les images-symboles, il avance un minimum de définitions préalables pour en arriver au spectre, image lourde dont la représentation douteuse tourne à la quasi-présence : ni mort ni vivant, ni passé ni présent, de l'ordre du retour ou de la revenance, le spectre se tient entre, et du même coup nous hante.