Née d’un double projet, cette recherche dégage les cadres cosmologiques dans lesquels se déploie un imaginaire fécondé par le désordre et analyse le retentissement du monde et du langage chez Ronsard. Pour un poète soucieux d’assurer l’avenir de ses écrits dans un monde précaire, méditer sur les «signes» à la fois troubles et séduisants du cosmos, c’est s’interroger sur sa propre légitimité dans le monde. La recherche d’une continuité entre l’art et le monde, l’association périlleuse mais tentante d’une imagination suspecte et d’une puissance d’agir confèrent au concept d’«imaginaire cosmologique» une importance considérable. La cosmologie du poète est donc abordée ici en liaison avec les ambitions de son écriture. L’approche littéraire de cette question largement scientifique vise à rendre cohérent un univers mental dans ses connexions spécifiques, et à dégager les implications cosmologiques de ce projet qui accorde à une poésie encore virtuelle une véritable consistance.