L'écoute, comme activité première dans la relation littéraire, en lecture comme en écriture, constitue l'hypothèse explorée par cet essai. Les passages de voix qu'il propose sont portés par des oeuvres du dernier siècle et de ces toutes dernières décennies : ils font fi des genres et des manières, des procédés et des méthodes, pour mieux se consacrer à ce qui peut continuer ces passages dans des ré-énonciations toujours vives jusque dans l'enseignement et d'abord dans l'activité critique qui devrait nourrir ce dernier dans son exercice le plus quotidien. Alors, on pourra dire que l'impératif de la voix fonde toute relation littéraire, engageant par là-même un rapport de voix comme trans-subjectivation. De tels passages de voix opèrent en fin de compte comme des oralités pleines de rythmes, de gestes et de relations, obligeant à transformer continûment nos conceptions du langage et du monde pour vivre en voix et « changer la vie ».