Extraordinaire créatrice de bijoux, qui a travaillé pour Balenciaga, Schiaparelli, les Windsor ou Leonor Fini, parmi tant d'autres, Lina Baretti, disparue en 1994, ne s'adressa qu'à un cercle de happy few, ce qui contribua à son total effacement de la mémoire de la mode.
Stupéfiants d'invention et de beauté formelle, ses bijoux se distinguent par le choix résolu de matériaux « pauvres » - liège, mica, velours « sabrés », cannetille, perles - et par un esprit proche de celui de Fulco di Verdura ou de Jean Schlumberger. Les formes naturelles de son enfance en Corse - coquillages, élytres de scarabées, ancolies, pommes de pin, écailles de poissons - soutiennent son inspiration tout au long de son trajet, jusque dans les années 70. Précieuses et fragiles, scintillantes et minutieuses, ces découpes de fines feuilles de métal aux surfaces chatoyantes ont la légèreté et la souplesse des vrilles de la vigne.
Première monographie consacrée à cette créatrice singulière, ce livre est une véritable révélation, rassemblant ses bijoux et parures les plus remarquables, en même temps qu'il offre un nouvel aperçu sur les cercles artistiques et mondains de l'après-guerre.