L'incendie du bazar de la charité
Paris, 4 mai 1897. Ce devait être une fête dans la haute société. Mais une allumette craquée trop près d'un bidon d'éther, nécessaire aux projections du cinématographe, eut des conséquences effroyables. En vingt minutes, la fine fleur de l'aristocratie française grillait dans l'embrasement d'un village de toile goudronnée : plus de cent vingt victimes, surtout des femmes.
Quant aux survivants, accusés d'avoir piétiné les corps et de s'être frayé un chemin à coups de canne, leur prestige en fut durablement entamé. Fatalité ou châtiment divin ? Par l'action du feu purificateur, toutes les hypocrisies de la Belle Époque partirent ce jour-là en fumée.
Bruno Fuligni, qui a eu accès aux archives des pompiers de Paris, reconstitue le sinistre et ses prolongements policiers, politiques et diplomatiques. Son enquête nous entraîne dans les arcanes d'un fait divers qui traumatisa la IIIe République, et que la récente série diffusée par TF1 et Netflix a remis en lumière.