Jean de La Fontaine est grand. Fabuliste, humoriste, moraliste et poète - surtout poète - son œuvre enjambe les siècles et les continents. Le diamant est éternel, son éclat universel.
Ce livre est un hommage au génie de La Fontaine, mais un hommage particulier, à la fois infiniment respectueux et légèrement primesautier.
Au cœur de cet hommage, on trouvera - noyau dur et centre irradiant - une sélection de quarante fables impérissables peuplées d'animaux familiers ou exotiques, nos semblables.
En rappel littéraire, les textes complets des sources de ces fables, textes signés Esope, Phèdre, Horace, entre autres.
En regard de chaque fable, un dessin original (au double sens du mot) exécuté par le peintre François Arnaud qui exprime son admiration pour le fabuliste en s'imposant comme défi l'astreinte de la ligne ininterrompue : chaque œuvre est constituée d'un seul trait de pinceau modulé en épaisseur, mais sans solution de continuité.
En marge, des adaptations modernes des fables choisies, textes sans autre prétention que de prouver la pérennité, donc l'actualité, des fables de La Fontaine. Les corbeaux, les loups, les lions et les hérons sont parmi nous, ici et maintenant, et le seront probablement partout et toujours.
Enfin, à intervalles irréguliers, des divagations dérivées de ces fables par associations d'idées, échappées plus ou moins saugrenues qui constituent autant de "pochettes-surprise".
Ces fioritures d'accompagnement, sérieuses ou frivoles, culturelles ou ludiques, enchâssent les fables pour mettre en valeur celui que la tradition a coutume d'appeler - à juste titre tant il nous est proche - le bonhomme La Fontaine.
"Ce que j'aime dans ce livre, c'est qu'il y a La Fontaine, au centre, mais aussi l'avant La Fontaine et l'après La Fontaine, et tout cela se tient.
Si le ton, le rythme, le style poétique, le doux ronron de La Fontaine, son phrasé dix-septième, risquent de rebuter certains lecteurs déshabitués à cela, le fait de les transposer de nos jours, de leur donner les couleurs, les rythmes, le langage, le ton de notre époque peut - devrait - avoir pour effet de donner envie de lire ou de relire La Fontaine. C'est le principe de ce livre qui, dans sa partie moderne, contient une mine de courts métrages potentiels. A quoi il faut ajouter un autre élément majeur : le dessin. Le pinceau de François Arnaud condense chaque fable en un trait, un contour. Cette esthétique épurée, filiforme, correspond parfaitement à l'esprit de La Fontaine dont le trait est net, limpide, jamais appuyé."
Gérard Klein