En 1909, le monde entier se retrouve à a Haye pour inaugurer solennellement le Palais de la Paix... où l’on fait connaissance de l’ingénieur militaire von Satanas, archétype du savant « bien moderne, ingénieur, inventeur, constructeur, chimiste, électricien, lauréat du Prix Nobel, membre de tous les Instituts, correspondant de toutes les Académies des Sciences du monde... ». Mais, en 1929, lorsque Paul Jacquemin, rescapé d’une expédition polaire partie en 1914, débarque en naufragé, près de Harlem aux Pays-Bas, il apprend, avec horreur, que le monde est à nouveau à feu et à sang. Et qui plus est, après une première guerre mondiale gagnée sur l’Allemagne et ses alliés, le monde est, derechef, depuis 10 ans, en proie à une nouvelle guerre voulue par l’Allemagne que l’on n’a pas aplatie complètement... De là, une seconde guerre totale, sur terre, sur mer, dans les airs, microbienne, chimique... Elle a, par son intensité, provoqué un « retour » de la population mondiale à « l’âge des terriers »... S’ensuit un virulent pamphlet contre la guerre et les progrès de la « gueuse de science » qui, grâce aux travaux des von Satanas amène la planète au bord du chaos. Mais, comme toujours chez Robida, l’ironie, l’humour et le second degré tempèrent le sérieux du propos. Publié dès 1919, ce roman d’anticipation militaire n’en reste pas moins une vraie prémonition de ce que sera la future déflagration, vingt ans après...
Albert Robida (1848-1926) est plus connu aujourd’hui comme un très grand illustrateur ; pourtant ses romans d’anticipation sont à redécouvrir. Il y déploie une prémonition stupéfiante dans ses inventions futuristes plus vraies que la réalité.
L’Ingénieur von Satanas n’avait jamais été réédité depuis 1919 : en voici donc la première réédition, entièrement recomposée et toujours abondamment illustrée des dessins de l’auteur.